Question de guerre, question d’islamisme et l’échec des réponses américaines

  • Première question : Le retour des Talibans entrainera-t-il une recrudescence d’attentat islamiste dans le monde ? 

La nature n’aime pas le vide, avec le départ des américains de l’Afghanistan, nous constatons le retour des Talibans. Premier constat, ce n’est donc pas par la force, par la guerre que l’on gagne contre une idéologie religieuse fanatique. L’échec du monde occidental et plus particulièrement des U.S.A. est patent en Afghanistan. Nous ne pouvons pas imposer la démocratie par les canons. Dans le même mois, nos alliés américains désertent Kaboul, annoncent qu’ils deviennent les fournisseurs de sous-marins pour les australiens en cassant les ventes françaises de Naval Group. Ne nous y trompons pas, la rupture des ventes de Naval Group est bien l’œuvre de l’Oncle Sam.

  • Deuxième question : Y aurait-il un lien dans la « diplomatie » américaine entre le départ de Kaboul et la rupture du contrat de Naval group ?

Dit autrement, l’hégémonie américaine changerait-elle de théâtre d’opération pour poursuivre sa quête guerrière ? Au programme le pacifique … qui ne le restera pas !

Cette digression étasunienne, pour souligner que quand la maison blanche décide des opérations militaires, les membres de l’OTAN rentre en guerre, en l’occurrence contre les Talibans après le 11 septembre 2001. Il s’agit de faire La guerre aux islamistes de tout bord. 

  • Troisième question : Existe-t-il une différence entre les Talibans, Al-Qaida et l’Organisation de l’Etat Islamiste (O.E.I.) ?

L’occidental que je suis a tendance à les ranger au même « endroit ». Mais les lieux géographiques sont différents. S’ils partagent la même religion, ils n’y ont pas les mêmes intérêts. 

Notre modèle occidental c’est l’Etat de Droit. A vouloir calquer notre construction sur des pays claniques, où les chefferies, les tribus et autres confréries religieuses font de l’usage et de la tradition leur loi, nous irons droit dans le mur. L’islam est une religion qui règle à la fois le comportement en société et les relations humaines, la famille et l’individu. 

La Lybie est en un exemple parmi d’autres, et les migrants de la méditerranée questionnent l’Europe tous les jours depuis la disparition de Kadhafi. 

Gérer les tensions locales, face à l’hégémonie des pays occidentaux, amène le retour des Talibans. Les Talibans ont de l’influence, ils administrent les micro-conflits, la terre, l’eau, l’énergie, les tensions sociales… Ils ont repris et récupéré le pays, même si plus de la moitié de la population (dont les femmes) émettent, et c’est un euphémisme, les plus grands doutes. Il ne faut pas oublier le rôle du mollah Omar, l’émir des Talibans (décédé en avril 2013). Ben Laden s’est soumis au mollah Omar, pour y trouver refuge, et pour affirmer sa soumission, a permis d’assassiner le principal opposant aux Talibans : le commandant Massoud (le 9 septembre 2001). Deux jours plus tard, le 11 septembre, une autre monstruosité s’est abattue sur les tours jumelles à New York. Ces deux informations compendieuses troublent les différences majeures entre les Talibans et Al-Qaida. Le World Trade Center est l’œuvre de Ben Laden, pas des Talibans.

Je pense que la genèse des Talibans est territorialisée, localisée. A l’inverse, Al-Qaida ou l’O.E.I. mènent une guerre « sainte », religieuse, apatride dans l’esprit d’une guérilla, prodrome d’un absolutisme, à l’objectif régressif.

Si l’organisation des Talibans n’est pas conforme à nos esprits des lumières, ne faut-il pas faire de la diplomatie plutôt que de s’arc-bouter ? Nous avons là un interlocuteur qui diffère, pas par essence mais par existence de la branche armée fanatique. Je réponds là à ma première question.

Nous possédons notre construction sociétale historique, ils possèdent la leur. Nous avons dépassé, du moins en France, la théocratie, par notre principe républicain laïque. Ce principe si chèrement défendu, il y a un an, par Samuel Paty, notre liberté de conscience. L’UFAL Toulon y reviendra. Par là-même, nous sommes le caillou dans la chaussure du monde de l’ensemble des croyants, car la liberté de conscience ne se limite pas à croire, la croyance étant un cas particulier de la liberté de conscience. Il faut savoir ce que l’on croit et non croire ce que l’on sait, car si l’on croit ce que l’on sait, c’est le domaine du dogmatisme, de l’intolérance et donc de l’intolérable.

Alexandre PICHOT Président de l’Ufal-Toulon

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